mercredi 5 septembre 2012

L'invité du blog

L'Espagne passe au rouge
Par Bastien RIAUD
 
En cette fin d’été, si nos voisins ibériques regardent derrière eux, ils y verront un printemps 2012 plutôt pourvoyeur de succès. 

Avec une septième épopée enchantée de Rafael Nadal sur la terre ocre de Roland Garros et le sacre de la Furia Roja lors de l'euro 2012, le seul accro fût sans doute les Jeux Olympiques de Londres, qui furent traversés plus discrètement. 
 
Hormis le basket et le handball, sports dans lesquels l’Espagne a toujours performé, cette 21ème place finale au tableau des médailles sonne comme une contre-performance aux vues de l'importance de la culture sportive espagnole. 
 
 
Lâchés dans l’arène 

Parenthèse enchantée dans un quotidien des plus austères, l'Espagne a lancé son Tour cycliste national le 18 Août dernier de Pampelune lors d’un contre la montre par équipes tracé dans les rues de la cité de Navarre. Sur les traces des taureaux qui font la légende des fêtes populaires de la San Fermin, c’est dans les arènes de la ville, spécialement aménagées pour l'occasion, que l’équipe Espagnole Movistar s’est offert le premier bouquet de cette édition 2012. 
La Vuelta était lancée, avec l'un des plus beaux plateaux de ces cinq dernières années. Souvent considérée un cran en dessous du Tour de France ou Giro d'Italie (sur le plan sportif et du prestige), elle jouit cette année de la présence de grands noms du cyclisme international. 

Même si Bradley Wiggins, après son titre olympique acquis au lendemain de son premier maillot jaune, a préféré faire l’impasse, on retrouve au départ son compatriote, coéquipier et dauphin Juilletiste Christopher Froome. Sont aussi de la partie le grimpeur de poche Joaquim Rodriguez, le Murcian Alejandro Valverde ou encore le très attendu revenant Alberto Contador. Au rayon tricolore, John Gadret (3ème du Giro en 2010) et le Champion de France 2012 Nacer Bouhanni étaient les principales têtes d’affiche. 
 
 
Petit parmi les grands 

Force est de constater que cette alléchante liste de départ, associée à un parcours pour le moins escarpé, a offert du beau spectacle lors des deux premières semaines de course. Cela n’a pas été toujours le cas. En effet, il faut savoir que depuis quelques années, la Vuelta souffre d’un cruel manque de légitimité. Elle fût pendant longtemps synonyme d’organisation approximative, d’un parcours dénué d’intérêt, de longues et larges lignes droites voire même de quelques portions d’autoroute… A croire que les organisateurs choisissaient les moyens les plus simples et rapides pour se rendre d’un col à un autre sans mettre en avant le patrimoine ou les paysages ibériques. Ce manque d’identité certain s’est aussi traduit par la recherche continue d’une couleur à apposer au maillot de leader et la « marque » Vuelta en elle-même. 

Alors que le Tour de France est indissociable de la couleur jaune et que le Giro ne va pas sans le très chic rose italien, le Tour d’Espagne semblait se chercher encore une identité. Blanc en 1941, Amarillo (jaune) pendant 44 ans, le maillot devînt or en 1999 avant de passer au rouge en 2010, sous la pression d’un sponsor qui a finalement quitté le navire un an plus tard… 

Cette fragilité se traduit aussi par la menace des nouvelles épreuves américaines qui se verraient bien offrir une course de trois semaines sur leur sol. L’option de réduire la Vuelta à quinze jours a d’ailleurs déjà été évoquée dans le monde du cyclisme. 

Toujours est-il que le cru 2012 semble être une bonne année. Fini les trop nombreuses étapes cadenassées auxquelles nous avons assistez sur le Tour, c’est le panache et les envolées montagnardes du « Pistolero » Contador ou de « Purito » Rodriguez qui ont régalés les spectateurs. La présence de ces grands noms semble suffire à donner un souffle nouveau à l’ultime grand tour de la saison. S’il n’aura jamais le poids que peut avoir le Tour de France dans l’histoire du cyclisme ou dans le cœur des supporters, il semble plus que jamais voguer vers des horizons dégagés. 

Pour Joaquim Rodriguez, leader de la Vuelta depuis la 4ème étape, la route jusqu’à Madrid semble désormais toute tracée. La dernière semaine de course, plus tranquille, ne devrait pas entrainer de bouleversements majeurs. A nos amis espagnols de se rassurer, le maillot de leader (désormais rouge donc) ne devrait pas leur échapper cette année.
  
  
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