vendredi 20 juillet 2012

JO 2012

« Je pars aux Jeux pour aller chercher l’or »


A seulement 7 jours de la cérémonie d'ouverture des XXXème Jeux Olympiques modernes, Sport and est allé interviewer en exclusivité l'un de nos athlètes français, Mickaël Bourgain, spécialiste du keirin !
 
Bonjour Mickaël, merci de nous accorder cette interview à une semaine des JO. On voulait en savoir un peu plus sur votre métier, sur le champion que vous êtes…
   
Depuis quand pratiquez-vous le cyclisme et qu’est–ce qui vous a poussé à pratiquer ce sport ?

J’ai commencé le cyclisme à l’âge de 16 ans. C’est un sport qui m’a toujours plu, je suivais déjà les JO à la télé et puis bien sûr le Tour de France. J’ai toujours aimé ce sport, tout ce qui était sport de vitesse, de sprint, et c’est pour cela que je me suis dirigé sur la piste pour allier le cyclisme et les efforts de rapidité et de sprint.

Vous avez toujours apprécié ce sport, mais qu’est-ce qui vous a amené à pratiquer plutôt du cyclisme de piste et de vitesse ?

Quand on est jeune, on participe aussi à des compétitions d’endurance sur la route, et puis après, mes qualités m’ont poussé à faire du sprint et des efforts plus court. J’avais plus d’affinités avec ce type d’efforts et puis c’est venu naturellement. Mes premières compétitions de vitesse et de sprint, je les ai remportées au niveau régional assez facilement, et puis ensuite des compétitions nationales. J’ai intégré le pôle France à Hyères à 18 ans avec Daniel MORELON et ma carrière a commencé à ce moment-là.

Comment vous préparez-vous et en quoi la préparation pour les JO est-elle différente de celle pour une autre compétition ?

Non, ce n’est pas différent. Tous les ans nous avons les championnats du monde qui sont la compétition la plus importante pour nous. C’est très important un maillot de champion du monde ou un podium en championnat du monde. C’est l’objectif d’une année normale. Là les championnats du monde se sont déroulés au mois d’avril et les jeux sont au mois d’août mais au niveau de la préparation c’est identique. On essaie de peaufiner les petits détails, de faire des réglages en étant peut-être un petit peu plus pointus quand il y a les Jeux. Mais sur la préparation globale, c’est plus ou moins pareil.

Quel est votre rythme, combien de temps vous entraînez-vous sur une semaine ?

En heure, je ne sais pas. Sur la piste, on fait des répétitions d’efforts. On fait de la piste tous les jours, 6 jours sur 7 (sic). On fait un échauffement qui dure environ une petite demi-heure. Ensuite, suivant les entraînements, on fait des répétitions d’efforts plus ou moins courts avec à peu près 3 à 4 efforts. Au maximum, on en fait 6, 7 voire 8 suivant la distance que l’on peut faire. Ça nous prend environ 3 heure, voir 3 heures et demie par jour sur la piste. Les matinées où l'on ne fait pas de piste, on peut faire de la musculation et des sorties d’endurance sur la route.

Revenons sur les JO. A quelques jours de l’ouverture des JO, qu’est-ce que cette compétition évoque pour vous ?

Les JO, c’est la compétition ultime pour un pisteur, on ne peut pas rêver mieux. Quand on fait du cyclisme sur piste, souvent on en rêve lorsque l’on commence. On s’entraîne toute l’année pour ça, et même si les championnats du monde sont très importants, on a toujours les Jeux dans un coin de la tête. C’est magique, c’est vraiment une expérience à vivre. Pour nous pisteurs, c’est ce qu’il y a de plus important.

Vous participez à vos 3èmes JO, c’est une belle marque de constance et de professionnalisme de votre part. Comment faites-vous pour rester au très haut niveau aussi longtemps ? Quel est votre secret ?

Il n’y a pas de secret. C’est du sérieux à l’entrainement, et j’essaie d’avoir toujours une ligne de conduite rigoureuse, tout au long de l’année. Les sélections sont très difficiles, c’était compliqué cette année, comme à chaque fois. Après ça ne se joue pas à grand-chose, ce sont des petits détails. C’est beaucoup d’entrainement, tous les jours, l’hiver, l’été, quand il fait chaud, quand il pleut… C’est la vie d’un sportif de haut niveau et comme dans tous les sports de haut niveau, c’est beaucoup de travail pour arriver à décrocher une sélection et après une médaille. Il faut travailler.

Vous avez remporté une médaille de bronze en équipe à Athènes, une médaille de bronze individuelle à Pékin. Quels sont vos objectifs, vos ambitions pour ces JO londoniens ?

C’est de viser l’or. Le keirin, ça reste une course qui est assez aléatoire. En finale, on est six à disputer le sprint. J’ai terminé quatrième des derniers championnats du monde. Là, aux Jeux, on part pour aller chercher l’or, ou au moins un podium. Revenir des jeux sans médaille, ce serait une déception.

Vous avez donc déjà participé aux JO, vous avez connu l’ambiance du village Olympique avec le Groupe France. Comment cela se passe-t-il, connaissez-vous les autres athlètes, vous côtoyez-vous ?

Oui bien sûr, on en connaît certains... Mais en général, chacun est dans sa bulle avant les compétitions, donc c’est vrai qu’on se côtoie même si on reste souvent entre personnes de même discipline. Après c’est sympa de voir tous les athlètes au village olympique, de croiser toute sorte de sportifs, de nationalités. C’est vraiment quelque chose que l’on n’a pas l’habitude de vivre. Le village olympique est tellement immense et puis entre les athlètes qui sont dans la compétition, d’autres qui ont fini, ce n’est jamais évident. Après bien sûr qu’entre athlètes français on s’encourage et on félicite ceux qui ont ramené une médaille.

J’aimerais bien que vous nous parliez un petit peu du programme SNCF. Depuis quand êtes-vous à la SNCF ? Quel métier exercez-vous ? Et qu’est-ce que cela vous apporte au quotidien ?

J’ai intégré le dispositif en janvier, mais cette année, les athlètes qui sont potentiellement médaillable aux Jeux sont détachés à temps plein. Chaque athlète est rattaché à une ville, et moi je suis rattaché à Marseille, même si là je suis détaché à temps plein et donc pour l’instant je ne travaille pas. C’est une chance de bénéficier de ce dispositif. Après les Jeux l’objectif est d’intégrer l’entreprise sur un poste pour préparer la reconversion. Pour l’instant, les Jeux demandent tellement d’énergie, tellement de temps pour être le plus compétitif possible que c’est nécessaire d’être détaché à temps plein.

Après les Jeux Olympiques, vous allez vous reconvertir dans un métier au sein de la SNCF. Est-ce que vous comptez continuer le cyclisme, d'ailleurs pourquoi pas viser les prochains Jeux Olympiques ?

Parler des prochains Jeux Olympiques, c’est peut-être un peu loin parce que 4 ans ça fait long, mais continuer le cyclisme oui, j’envisage cette solution. Pour l’instant, je me consacre à fond sur ces Jeux là et après je prendrais les décisions, mais de toute façon c’est quelque chose que j’aime faire et tant que la forme et les performances sont là, c’est tentant de continuer. Après il faut arriver à concilier les deux, le sport et le projet de la SNCF sur un emploi qui pourrait me convenir et me plaire et que je puisse m’entraîner encore pour être toujours très performant au haut niveau. D’abord je vais me consacrer aux Jeux et ensuite je verrai les différents métiers de la SNCF qui pourrait me correspondre, pour préparer au mieux la reconversion et pour continuer de ramener des médailles pour la France.

Merci de nous avoir consacré de votre temps pour cette interview. Nous suivrons bien évidemment de très près vos performances pendant les Jeux et nous vous souhaitons bonne chance !

Interview réalisée par Geoffroy MARTIN

5 commentaires:

  1. belle evolution que le fait d'interviever un sportif qui va participer au JO CONTNUEZ !

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  2. Superbe entretien. Je ne connaissais pas Mickael Bourgain, je le découvre et j'apprécie son tempérament de gagneur. Bravo et bonne chance à lui pour les JO !

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  3. Bonne chance a lui! Tres bonne interview !

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  4. Un bon moyen de visualiser toute l'actualité des JO d'été de LONDRES 2012 : le tableau de bord des JO : http://apps.bittle-solutions.com/public/p/dashboard/b31e14ba01df12fde7442381c55da498e5100599

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  5. Très triste pour Mickael qui n'a pas atteint la finale du keirin. C'est dommage mais cet malheureusement un sport très intense et assez aléatoire. Il reste un grand champion, double médaillé de bronze aux JO. Bravo et j'espère qu'il va continuer sa carrière !

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