Humeur

Deschamps, le bon choix

Didier Deschamps vient d’être nommé sélectionneur de l’Équipe de France de football en remplacement de Laurent Blanc.
                       
Le technicien basque, ancien Champion du Monde et d’Europe, aura fort à faire pour redorer l’image des Bleus après trois fiascos consécutifs en 2008, 2010 et 2012.
  
Pour Sport and, la nomination de l’ex-entraîneur de l’AS Monaco, de la Juventus de Turin et de l’Olympique de Marseille était le meilleur choix possible. 
 
Agé de 43 ans, Didier Deschamps possède toutes les qualités requises pour le poste de sélectionneur des Bleus. Son palmarès, son expérience de joueur et d’entraîneur, sa culture de la gagne et son affection pour l’Equipe de France sont autant d’éléments qui le rendent légitime pour ce poste prestigieux.


Une carrière de joueur exceptionnelle
 
Didier Deschamps, c’est d’abord une carrière de joueur en club d’exception. Il débute en 1985 au FC Nantes, son club formateur. Le milieu défensif se fait rapidement remarquer et il est recruté par l’Olympique de Marseille en 1989. Après un passage d’une année à Bordeaux pendant la saison 1990/1991, il décroche ses premiers titres à l’OM en remportant à deux reprises le championnat de France de D1 en 1990 et 1992. Capitaine de l’OM en 1993, il entre dans l’histoire du football français en gagnant la Ligue des Champions avec son club face au Milan AC. La saison suivante, il est vice-champion de France et quitte l’OM pour la Juventus de Turin.
 
En Italie, Didier Deschamps continuera de se forger un palmarès impressionnant. Finaliste de la Coupe de l’UEFA en 1995, il remporte à nouveau la Ligue des Champions en 1996 avant d’échouer deux fois en finale en 1997 et 1998. Il remporte une coupe Intercontinentale et la Supercoupe de l’UEFA en 1996, le championnat d’Italie à trois reprises (1995, 1996, 1998), la Coupe d’Italie (1995) et la Supercoupe d’Italie (1995 et 1997).
 
Laissé libre par la Vieille Dame en 1999, il s’envole pour l’Angleterre à Chelsea. Il y remporte une Coupe d’Angleterre en 2000, avant de partir pour l’Espagne et Valence, où il se qualifiera à nouveau pour une finale de la Ligue des Champions en 2001. Son club s’incline aux tirs au but face au Bayern de Munich.
 
En Équipe de France, Didier Deschamps est appelé pour la première fois en 1989 par Michel Platini à l’âge de 20 ans. Il traverse la période noire des Bleus avec les deux non-qualifications successives aux Coupes du Monde 1990 et 1994 et l’échec de l’Euro 1992. En 1996, Aimé Jacquet en fait son capitaine. Mais c’est en 1998 qu’il va entrer définitivement dans la légende en remportant la Coupe du Monde organisée en France. Deux ans plus tard, il gagne l’Euro 2000 et met un terme à sa carrière internationale après 103 sélections sous le maillot Bleu.
 
Cette carrière exceptionnelle de joueur lui permet de posséder encore aujourd’hui l’un des plus beaux palmarès de l’histoire du football mondial.
 
 
Un entraîneur déjà expérimenté
 
Dès 2001, Didier Deschamps débute sa carrière d’entraîneur en prenant les rênes de l’AS Monaco. Après une première saison très difficile sur le rocher pendant laquelle le club termine 15ème sur 18 équipes, le technicien basque trouve la bonne alchimie et permet à son équipe de terminer deuxième du championnat 2002/2003 après avoir lutté pour le titre avec Lyon. Lors de la saison 2003/2004, avec des joueurs très talentueux tels que Flavio Roma, Ludovic Giuly, Jérôme Rothen, Patrice Evra, Fernado Morientes et le jeune Emmanuel Adebayor, l’AS Monaco réalise l'exploit de se hisser jusqu’en finale de la Ligue des Champions contre Porto après avoir éliminé entre autres le Real Madrid puis Chelsea. En championnat, après avoir largement dominé la première partie de saison, le club termine troisième, épuisé par son fabuleux parcours européen. La saison suivante, alors que de nombreux joueurs ont quitté le club, l’ASMFC termine tout de même à nouveau 3ème de Ligue 1 et échoue en huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Puis, en 2005, après un recrutement très moyen, le club débute sa descente aux enfers. Didier Deschamps quitte le navire.
 
Dès l’été 2006, Deschamps réapparaît : il s’engage pour deux saisons à la Juventus de Turin, son ancien club. Reléguée en Serie B et pénalisée de 9 points, la Juve remporte pourtant le titre et parvient donc à remonter immédiatement avec l’entraîneur français. Malheureusement, l’histoire s’arrête là à cause des relations difficiles qu’entretient Didier Deschamps avec le directeur sportif du club italien.
 
Alors que l’échec de l’Equipe de France à l’Euro 2008 fait pressentir son arrivée à la tête des Bleus pour remplacer Raymond Domenech, ce dernier est bizarrement reconduit. L’année suivante, en 2009, Deschamps s’engage avec un autre de ses anciens clubs : l’OM.
 
A Marseille, il remporte dès la première année la Coupe de la Ligue et surtout le titre de Champion de France de Ligue 1 alors que le club n’avait plus remporté de trophée depuis 1993. En 2011, il gagne à nouveau la Coupe de la Ligue avec l’OM et permet à son club de terminer second du championnat. L’année suivante, les marseillais s’imposent pour la troisième fois consécutive en Coupe de la Ligue, accèdent aux quarts de finale de la Ligue des Champions après avoir éliminé l’Inter de Milan, mais terminent seulement à la 10ème place de Ligue 1. Les tensions internes et le manque d’ambition de l’OM le poussent à quitter le club au début du mois de juillet 2012. En ajoutant deux Trophées des Champions en 2010 et 2011, Didier Deschamps aura permis à Marseille de remporter 6 titres en trois saisons…
 
 
Un homme travailleur au tempérament de gagneur
 
Au-delà de son expérience et de son palmarès qui lui confèrent une très forte légitimité, Didier Deschamps a su imposer son style. C’est un homme travailleur, modeste, et surtout un meneur d’hommes dans l’âme. Il saura donc trouver les mots pour inculquer le bon état d’esprits à ses joueurs, les encourager et les faire réagir lorsque cela sera nécessaire.
 
D’ailleurs, il possède l'une des qualités qui manquait visiblement à Laurent Blanc : la capacité à hausser le ton et à taper du poing sur la table. Comme il a pu le faire à Monaco en écartant Marco Simone ou à Marseille en mettant de côté Hatem Ben Arfa, le technicien basque n’hésitera pas à prendre des décisions radicales pour mettre son groupe dans les meilleures conditions. Partout où il est passé, il a su démontrer qu’il était le « patron » et que c’était aux joueurs de s’adapter à l’équipe et à ses choix tactiques.
 
Animé par la culture de la « gagne », Didier Deschamps ne devrait pas se contenter de courtes défaites et de matchs nuls. Depuis toujours, il prône d’abord l’efficacité mais n’oublie pas pour autant de tendre vers le « beau jeu » qu’on lui a enseigné à l’école nantaise. Un de ses premiers chantiers sera notamment de trouver les solutions, voir les joueurs capables d’assurer la solidité défensive de l’Équipe de France. C’est à partir de cette base qu’il pourra développer son plan de jeu.
 
Enfin, l’amour et le respect que « La Dèche » porte pour le maillot Bleu seront de vrais atouts. Son glorieux passé et son affection pour ce que représente l’Équipe de France de football lui permettront de faire passer certains messages. Ceux qui n’accepteront pas les règles et qui ne démontreront pas suffisamment leur motivation au nouveau sélectionneur risquent d’en faire les frais. 
   
Et vous, que pensez-vous de l'arrivée de Didier Deschamps à la tête de l'Équipe de France ?
    
  
Geoffroy MARTIN