lundi 19 mars 2012

L'invité du blog

Le Triathlon se fait une place au soleil
Par Maxime DELALANDE
    

35 ans après sa naissance à Hawaï, le triathlon n’a jamais été autant pratiqué. Encore en mal de reconnaissance dans les médias, il est de plus en plus populaire auprès des sportifs qui sont chaque année plus nombreux au départ des courses françaises. Tour d’horizon d’un sport en pleine croissance…

Les temps changent, le triathlon aussi
  
C’est avec soulagement que le triathlon peut regarder son passé. Bien loin sont les images de triathlètes aux visages défaits et anéantis à l’arrivée d’un tri...  
Ce sport hors norme importé d’Hawaï, n’était dans les années 80 qu’à ses prémisses ; il était déjà condamné à disparaître par les médias et le grand public qui voyaient en lui un sport inhumain. « On achève bien les chevaux » disait Antenne 2 à propos de l’Ironman de Nice au début des années 80.
 
L’Ironman, c’est cette mythique course longue distance d’Hawaï durant laquelle les participants enchaînent 3,9 kms de natation, 179 kms de vélo et 42 kms de course. L’un des premiers hommes à le boucler fut son créateur en 1977, John Collins, un ancien de la Navy reconverti en sportif du dimanche. Il mettra plus de 11h pour boucler les 225 kms d’épreuves : imaginez-vous enchaîner 78 longueurs de piscine olympique, une étape du Tour de France et un marathon… On a connu plus léger comme programme. Quoi qu’il en soit, l’émergence du triathlon était en marche.
  
Les années 90 restent difficiles pour le triathlon qui peine à trouver ses adeptes. Pourtant il a déjà bien changé : de nouveaux formats de courses plus abordables sont créés (le courte distance en opposition aux distances de l’Ironman se court sur 1, 5km/40km/10km, le sprint -750m/20km/5km- ou le relais -par équipe de trois-), une fédération (plus de 32 000 licenciés aujourd’hui) a vu le jour en 1989 et des clubs de tri (650 aujourd’hui) sont nés, améliorant nettement les conditions d’entraînement des athlètes. Grâce à cela, ce sport devient plus encadré donc mieux accepté et toujours plus spectaculaire.
  
L’an 2000 marque une date majeure pour le triathlon qui devient sport olympique à Sydney. Si personne n’a retenu le nom du premier médaillé d’or (le canadien Whitfield), beaucoup ont découvert ce sport complet mêlant force et esthétisme. D’autres, pas encore tout à fait convaincu(e)s, reconnurent tout de même les ressources physiques incroyables des triathlètes.



Un sport pour tous
  
Encore jeune et dynamique, le triathlon interpelle et attire dans son giron de nombreux athlètes de tout horizon. Bien souvent ce sont d’anciens nageurs, d’ex-cyclistes (Laurent Jalabert a réalisé plusieurs triathlons) ou de coureurs ennuyés qui se reconvertissent dans ce sport émergent. Car le triathlon a un atout que la majorité des autres sports n’ont pas : on ne s’y ennuie jamais. Ce sport composé de trois disciplines (nage, vélo et course à pieds) permet au sportif qui le pratique de diversifier ses entraînements, de travailler sa complémentarité et de muscler son corps harmonieusement. En définitive, LE sport complet par excellence.
 
En outre, si le sport reste le même, l’avantage du triathlon est qu’il s’adapte à son environnement : partie natation en mer, en lac ou en piscine ; partie cycliste en VTT ou en vélo de route ; partie pédestre sur bitume ou en chemin, vous y trouverez à coup sûr votre bonheur.
  
On compte en France plus de 1000 triathlons (source : FFTRI) sur tout le territoire dont une coupe de France courte distance, une coupe longue distance et un circuit d’élite sprint : Le grand Prix Lyonnais des Eaux sur lequel s'affrontent les meilleurs triathlètes internationnaux.
   
Cette année encore, les frères Alistair et Jonathan Brownlee, doubles champions de France par équipe avec leur club de Sartrouville sont annoncés grands favoris. Une belle occasion pour eux de peaufiner leur préparation avant l'épreuve décisive des JO qu'ils courront à domicile le 7 Août à Hyde Park Les organisateurs de triathlon ont bien compris l’attrait que ce sport exigeant pouvait avoir auprès des sportifs. C’est en se promenant dans les parcs à vélo des compétitions françaises que l’on s’aperçoit de la démocratisation de ce sport : enfants, entreprises, champions du monde, étudiants… Chaque niveau à désormais sa course et son format.
 
  
De belles dates au calendrier  
    

Le triathlon de Nice reste indéniablement une valeur sûre pour les triathlètes amateurs des longues distances : c’est la ville historique du triathlon en France et en Europe, celle qui a introduit ce sport dans le paysage sportif français. Depuis sa création en 2005, le succès de l’Ironman de Nice (seul triathlon longue distance français à posséder l’appellation « Ironman » contrôlée par la Word Triathlon Corporation) qualificatif pour la super finale à Hawai ne se dément pas : le cadre de course, le budget important pour ce type d’événement (1,5 millions d’euros), la renommée des triathlètes (8h28 pour le premier finisher) et la foule toujours aussi nombreuse sur la promenade des Anglais est le signe de son succès assuré. Ironman : dimanche 24 juin / Courtes distances : Samedi 16 juin à Nice.  
    

D’autres triathlons se font connaître. Le triathlon longue distance de Gerardmer s’impose par son cadre incroyable et sa spécificité de courses : entre Ironman et courtes distances, les distances sont spectaculaires mais plus abordables : 1900m de nage, 93km de vélo et 21km de course. Sur ces distances originales (Gerardmer a accueilli 3 ans l’Ironman mais a perdu l’appelation au profit de Nice en 2005 et cherche donc à se démarquer des distances habituelles), les participants de ce triathlon se réunissent chaque année dans le cadre naturel du parc du ballon des Vosges depuis 1988. Entre montagne et lac, l’accord parfait entre environnement et triathlon. 1er et 2 septembre 2012, inscriptions ouvertes.  
   

Signe extérieur de croissance, le triathlon investit le centre de Paris depuis 2010. Avec un parc à vélo situé au pied de la Tour Eiffel, les triathlètes sont désormais autorisés à concourir dans les rues de l’une des plus belles villes du monde (une course était organisée de 2007 à 2010 à Longchamp). Passé l’épreuve de la nage dans la Seine sous le Pont Alexandre III, psychologiquement délicate pour certains (et leurs narines), la partie vélo emprunte le centre de Paris : quais, rive droite puis rive gauche, cœur historique, bois de Boulogne, Trocadéro. Une vitrine magnifique pour le triathlon avec en point d’orgue l’étape du championnat de France Elite où les meilleurs triathlètes se disputeront la victoire à un mois des JO. 7 et 8 juillet 2012 à Paris, inscriptions ouvertes.
   
Pour son 25ème anniversaire, le triathlon Audencia-La Baule, regroupera 6 900 participants sur 9 courses pour tous. Son créateur Luc Chatellier se rappelle de la première édition : « Je me souviens que pour notre première en 1988, je n'avais pas appréhendé un certain nombre de choses comme le gros coefficient de marée ou la conjoncture des vents d'est. Résultat, je m'étais planté sur une épreuve ! Il n'y avait pas assez d'eau dans la baie pour les 350 inscrits. ».  
     

Aujourd’hui plus grand triathlon de France en termes de participants, le triathlon Audencia-La Baule a fait grandir le triathlon à mesure qu’il le découvrait : seule compétition sportive française à avoir obtenu 3 fois le label du CNOSF « Agenda 21 : le sport s’engage », sa particularité réside dans son organisation 100% étudiante, qui assure une ambiance particulière tant appréciée des athlètes: « sport, partage, plaisir » y sont les maîtres mots. Du premier au dernier concurrent, du champion olympique à l’amateur néophyte, de l’enfant au vétéran, tous sont encouragés par les 60 000 spectateurs. Nouveauté depuis 4 ans, après son challenge entreprise, la Baule a son challenge étudiant où s’affrontent facs, écoles, IUT, BTS… 22 et 23 septembre 2012 à la Baule, inscriptions ouvertes le 19 mars.

 

Un sport d’avenir 
   

Plus que n’importe quel sport, l’interaction est totale entre triathlète et environnement. Ces 4 courses vitrines du triathlon en France soulignent parfaitement le rapport particulier que le triathlon entretient avec le lieu où il est couru. La beauté de l’environnement met en valeur les triathlètes qui à leur tour mettent en valeur cet environnement, lorsque à l’exigence physique du sport se mêle l’élégance des athlètes.
 
Une chose est sûre, le triathlon a bien changé. Il progresse vite dans le cœur des sportifs mais manque encore cruellement de visibilité auprès du grand public, malgré la deuxième place occupée par la France au classement mondial. Espérons qu’une belle victoire tricolore (David Hauss, Vincent Luiz et Laurent Vidal seront à suivre chez les hommes / Emmie Charayron entre autres chez les filles) à Londres les 4 et 7 août 2012 puisse définitivement installer ce sport dans le paysage français. D’ici là la saison redémarre, alors n’hésitez plus…
   

5 commentaires:

  1. Bravo et merci de nous parler d'autres sports sur votre blog. Ça donne envie de faire du triathlon, mais j'imagine que cela demande beaucoup d'entraînement. Le plus dans ce sport est sans aucun doute la possibilité d'évoluer dans à travers des paysages naturels d'exception.
    Cordialement,
    JM

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  2. Article de qualité sur un sport en effet méconnu, merci de nous donner l'envie d'avoir envie.
    Cordialement,
    TP

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  3. Quel talent pour décrire ce sport. Je le recommande à tous les anciens footeux c'est idéal et complémentaire passés 35 ans
    J'ai eu l'occasion de participer au tri relais de La BAULE. Magnifique organisation très pro et qui permet le mélange de tous les niveaux hommes et femmes.
    Merci
    Cordialement
    JD

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  4. Vive le triathlon, en espérant que ça se médiatise autant que le foot ou le tour de France ! ^^

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