vendredi 17 février 2012

Médias

« Lin-croyable » histoire de Jeremy

Méconnu il y a encore quelques semaines, il est devenu le sujet de discussion numéro un de New York jusqu’en Chine. Même le président Obama, très grand amateur de basket, y est allé de sa petite phrase : « C'est une très belle histoire [..]. C'est le genre d'histoire sportive qui va au-delà du sport lui-même ».
Mais qui se cache vraiment derrière ce nouveau nom du basket, auteur de prestations éblouissantes ? D’où vient Lin-credible, Lin-sanity, ou même Linderella (en référance à Cendrillon qui se dit Cinderella) ?
Jeremy Lin est un meneur de jeu de 23 ans d’origine taïwanaise. Son ascension improbable et rapide l’a propulsé à la Une de tous les journaux sportifs américains et chinois. Il faut dire que son histoire est loin d’être commune…
 
 
Un parcours atypique
 
Après avoir été refusé par toutes les grandes facs américaines, Jeremy Lin trouve refuge à Harvard, université plus connue pour produire des « cerveaux » que des basketteurs. En 2010, alors qu’il participe à la Draft, il se voit recaler encore une fois et choisit donc de tenter sa chance avec les Mavericks à la Summer League de Las Vegas.
 
Dallas lui propose alors d'aller s'aguerrir en D-League en lui offrant un contrat d’un an. Pas convaincu,  Lin choisit de rentrer en Californie, où un contrat de deux ans l'attend à Golden State.
Lors de sa première saison, il alterne entre le banc et la NBDL. Il affiche alors des statistiques assez quelconques (2,6 pts / 1,2 rb / 1,4 pd / 9,8 min / 29 mj). Il est ensuite écarté des Golden State Warriors, ces derniers étant désireux de libérer de la masse salariale afin d'attirer, en vain, DeAndre Jordan.
Lin décide de rallier Houston, mais ne parvient pas à s'y imposer. New York en profite alors pour le recruter, et lui impose à nouveau un passage par la case D-League.
C’est le 4 Février, lors d’un match entre les Knicks et New Jersey dans lequel il inscrit la bagatelle de 25 points, que son conte de fée démarre. Le jeune homme impressionne et réédite alors des performances de haut vol face à des grosses écuries telles que les Lakers, contre qui il inscrit 38 points...
La saga Lin est lancée. Les Knicks, qui végétaient dans les profondeurs du classement, signent par la suite 6 victoires consécutives tout en étant privés de leurs stars, Carmelo Anthony et Amar’e Stoudemire.
Ces statistiques éblouissantes -il culmine à plus de 20 points de moyenne pour ces six premiers matchs- lui valent des éloges de toutes parts.
« Vous ne voyez pas souvent des gars jouer comme ça même après trente matches en NBA, voire sur toute une carrière. Ce qu'il fait est époustouflant, il a répondu à beaucoup de questions ce soir » déclare son coach Mike d’Antoni.
  
Un impact marketing impressionnant
  
David Stern, commissionnaire de la NBA, a d’ailleurs voulu « surfer » sur cet engouement en faveur du joueur de New York en décidant tout simplement de faire une entorse au règlement pour le All Star Game. En effet, Jeremy Lin a été ajouté jeudi à la dernière minute à la liste de joueurs sélectionnables pour le week-end de l’évènement. Il participera donc au match qui opposera des joueurs de première et de deuxième année.
Ses prestations n’ont pas seulement eu un impact médiatique : il s’agit désormais d’un véritable phénomène marketing. Depuis son match contre les Lakers, on observe une augmentation de près de 27% du prix des places pour assister à un match des Knicks au Madison Square Garden.
Par ailleurs, sa côte de popularité est aussi montée en flèche du côté de la Chine, et les marques américaines, toujours soucieuses de se développer « dans l’empire du milieu », comptent bien s’associer à ce talent et profiter de l’effet de « halo ».
  
Quel avenir pour Jeremy Lin ?
   
Deviendra-t-il le nouveau Yao Ming au niveau marketing ? Nul doute que s’il continue à réaliser de telles performances, il suscitera toujours plus de convoitise pour les marques.
Comme le résumait très justement le journal L’Equipe : « Yao a été le produit d'exportation le plus important pour la Chine aux Etats-Unis, Jeremy Lin est lui le produit américain le plus adapté au marché chinois. »
Côté terrain, le retour de la star des Knicks Carmelo Anthony ne devrait pas être simple à gérer pour l’entraineur de la franchise New Yorkaise. En son absence, il avait confié les clés du jeu et les shoots au buzzer au jeune Lin, avec le résultat que l’on connait.
Mike d’Antony risque donc d’avoir à faire des choix difficiles. A moins qu’il trouve une nouvelle formule pour réintégrer ses stars tout en profitant de son nouveau joyau ?
En tout cas, souhaitons à Jeremy Lin que son American Dream se prolonge…

J-B C

4 commentaires:

  1. Il a quoi comme voiture Lin ? Renault ?

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    1. J ai hâte de voir ses statistiques à la fin de la saison! Ce qui m'agace c'est que dès lors qu'un joueur fait 5 bons matchs on le starifie trop vite. Je vais le suivre attentivement et voir si c est comme tous ces faux espoirs ou si c est vraiment un crack

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    2. En Belgique, une fois, on l'appelle Lin immitable

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  2. Un article intéressant et de qualité qui peut se venter d'avoir suscité ma curiosité !

    Je rejoins Taie.T dans son analyse, combien de sportifs a-t-ont "starifiés" beaucoup trop vite ? Ce n'est d'ailleurs pas un service à leur rendre car plus l’ascension est rapide, plus la chute risque d'être douloureuse... Demander à Gignac...

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